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1 : Données
générales
Les
PDA sont apparus comme un marché
significatif en 1993, avec le Psion 3 et le Newton d’Apple. En 1996 apparaît le
Palm qui va véritablement faire décoller le marché et le dominer jusqu’en 2001.
Les PDA bâtis autour de Windows CE apparaissent fin 1997, mais ne décollent
vraiment qu’en 2000 avec les versions Pocket PC. En Europe, ces derniers
obtiennent 31% de part de marché au début 2001, puis dépassent les Palm à partir
du début 2002.
Le marché a connu une grave
crise au cours de la période 2000-2002. Alors qu’IDC, en 2001, prévoyait un
marché mondial de l’ordre de 13 millions d’exemplaires en 2002, le chiffre réel
semble, selon Gartner Group, avoir été inférieur à 10 millions. Plusieurs
explications à cette crise :
- Le PDA, et notamment
le Palm Vx, était devenu un objet fétiche de la « bulle Internet ». Une
partie de sa clientèle, et aussi de son image de produit désirable, a
explosé avec la bulle.
- Les prévisions étaient
fondées sur une poursuite ou une reprise rapide de la croissance
économique.
- Le secteur a connu une
très brutale restructuration industrielle : faillite de Psion, difficultés
multiples de Palm, absorption de Compaq par Hewlett-Packard, entrée de
Sony ou de Lexibook. Ces changements d’offre successifs n’ont pas
contribué à la lisibilité de ces produits, qui, de manière significative,
n’ont d’ailleurs pas de nom stable en français, notamment dans les
magasins.
En France l’institut GFK
estimait les ventes à 220.000 exemplaires en 2000, un doublement par rapport à
1999. Depuis, il semble que le marché français, décalé par rapport aux gros
marchés mondiaux, ait continué à croître, quoique de façon modérée et se soit
situé en 2002 autour de 400.000 exemplaires vendus.
2: Le concept de PDA est-il
encore pertinent ?
Le PDA de type Palm est selon
nous condamné. L’entrée de Lexibook, marque française spécialisée dans les
appareils électronique bas de gamme, illustre que les appareils construits
autour du couple carnet d’adresses + agenda valent aujourd’hui dans l’esprit du
public moins de 70 €. A condition d’être connectable à un micro, ce qui est le
cas de l’offre Lexibook. ( www.lexibook.com ). Mais cette connexion sert à la
mise à jour des données personnelles et marginalement à l’installation de
logiciels supplémentaires.
Le Touchman, vendu 60 euros début 2003, et qui ressemble à s’y méprendre à un
Palm Vx de la bonne époque, vaut 12 fois moins cher, pour des fonctionnalités de
base globalement comparables.
Touchman de Lexibook
Pour ce qui est des Pocket PC,
leurs prix n’ont pas baissé significativement depuis 5 ans, contrairement à ce
qui se passe dans l’ensemble de la galaxie cyber. Les prix du haut de gamme sont
toujours de l’ordre de 1000 €, et les machines qui se vendent vraiment sont
autour de 650 €. Cela signifie que les Pocket PC n’ont pas encore trouvé ce
grand public qui permet d’amorcer les spirales de baisses de prix et de coûts.
Cependant, le haut de gamme comprend aujourd’hui une connexion WiFi ou, moins
bien, Bluetooth, un écran 65000 couleurs, une mémoire de 64 Mo, etc…
Mais c’est surtout l’arrivée des
Smartphones (voir au sujet du SPV) qui modifie la donne.
Les hauts de gamme Siemens (SL 45 puis 55), Nokia, Sony-Ericsson, puis la
version connectée de Pocket PC avec le SPV, inaugure une nouvelle ère. Le marché
des PDA va puiser dans la téléphone mobile une dynamique nouvelle.
Le démarrage du SPV dans quatre
pays européens (Grande-Bretagne, France, Suisse et Danemark) a été semble-t-il
effectué avec 30.000 machines de test en vraie grandeur. Il faudra peut-être un
peu de temps pour stabiliser le matériel. Mais il faut rappeler qu’en 2002 le
parc européen de téléphones portables était de 280 millions de pièces. Même une
progression lente sur une asymptote de 10% du parc donnera une place aux «
smartphones » nettement supérieure à celle des PDA « classiques ».
Nous considérons donc que
désormais par « PDA », il faut entendre un appareil portable, possédant
l’architecture d’un micro-ordinateur (processeur+mémoire vive+mémoire de
stockage), et susceptible de recevoir de nouveaux logiciels développables par
des tiers. Cette définition inclut les Smartphone et exclut les petits
organiseurs.
3 : Estimations de la taille du
marché potentiel.
Selon nos estimations, le parc
de PDAs actifs était de l’ordre de 400.000 machines fin 2002 (c’est le même
chiffre que note estimation du marché, mais c’est une coïncidence, le parc
tenant compte des ventes cumulées des cinq dernières années, d’un taux de double
équipement et d’un taux d’obsolescence). Selon la définition évolutive de ce
qu’est un PDA (exclusion du bas de gamme, inclusion des portables haut de
gamme), le parc actif pourrait augmenter de 100 à 150.000 machines en 2003, et
se développer ensuite sur un taux de croissance annuel de l’ordre de 15% pendant
cinq ans.
Le parc français pesait environ
3% du parc mondial en 2001, et pourrait se rapprocher de 5% à terme.
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