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Méga, giga, téra

Le sabir cyber vit sans crainte de la démesure, de l'excès, de cet ubris que craignait tant la sagesse grecque. Ici, les révolutions sont hebdomadaires, chaque progrès technique est une percée, les trouvailles de marketing (le financement par la pub de l'accès à Internet par exemple) n'hésitent pas à se qualifier de changements de paradigmes. Quand le demande d'un produit finit par se manifester, comment croyez-vous qu'elle s'annonce ? Elle explose bien sûr. Mais ce vocabulaire pétaradant dispose tout de même d'un terrain où l'emphase se justifie, celui des mesures des performances des machines. Ici, le méga (un million, d'un mot grec signifiant grand) passe inaperçu, et le giga (un milliard, du grec pour géant) n'étonne plus. Les mille milliards, contrées naguère réservées à Raymond Queneau et au capitaine Haddock, engendrent le téra. D'un mot grec qui signifie monstre. La micro-informatique fait ainsi un usage ancien du méga-octets, courant dès la fin des années quatre-vingt pour la mémoire vive des micros. Elle a commencé à taquiner le giga-octets pour la taille des disques durs vers 1994, et vient récemment de franchir le cap du giga-hertz pour mesurer la vitesse de fonctionnement d'un micro-processeur. Dans les réseaux, si le mégabits par seconde est une vitesse banale pour les entreprises, et bientôt accessible aux particuliers, le gigabits (par seconde) est atteint par certaines liaisons par fibres optiques et les laboratoires tutoient le térabits.

Ces préfixes qui dépassent l'imagination ne sont pas nés avec l'informatique. L'habitude de les utiliser à tout bout de champ est même ce à quoi on reconnaît le plus sûrement un ingénieur. Mais leurs précédentes incursions dans le langage courant étaient plutôt réservées aux experts. Le mégawatt, comme la mégatonne, étaient les deux mamelles du nucléaire, le civil pour le premier, le militaire pour la seconde. Les économistes, quand ils parlent de MF, tirent le M de méga-franc, qui ne se dit jamais. L'argot des années soixante avait sa brique, le million de centimes, le début du XXI° siècle verra peut-être le Meuro (un million d'euros) succéder au MF. Il y a bien la mégalomanie, les mégalithes, le Virgin Megastore (sans accent sur le e), l'usage éphémère de méga dans le langage "jeune", mais rien qui ressemble à la fortune massive et tranquille de ces préfixes dans le quotidien cyber.

Pourtant le méga du cyber n'est pas mégalo. C'est même l'opposé d'une démesure, puisqu'au contraire il s'agit d'une mesure, celle des dimensions de ses attributs. Excusez du peu, mais ne vous dérangez pas pour moi. Ces technique, pour preuve de la sincérité de leur modestie, peuvent rappeler qu'elles ont presque toutes commencé au stade du kilo. Le premier IBM-PC vendait près de 30 kilo-francs ses 16 kilo-octets, abrégés Ko mais le plus souvent prononcés K tout court. Et puis surtout, l'habitude récente des cimes de l'extrêmement grand ne doit pas faire oublier à l'informatique d'aujourd'hui qu'elle s'appelle la micro, du grec qui signifie petit.


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