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E-quelque chose, I-quelque chose E- comme électronique a commencé sa fortune avec e-mail, pour courrier électronique, qui méritera qu’on s’y arrête aussi, mais pour l’instant, c’est la voyelle de tête qui nous intéresse. C’est au départ une simple paresse d’écriture, courante en américain, comme par exemple dans T-Rex pour désigner un tyrannosaure rex, mais aussi A-bomb, ou pour d’autres raisons T-bone ou U-turn. E-mail ou e-commerce permettent de faire l’économie d’un mot de quatre syllabes comme électronique. Mais e-commerce est intéressant car c’est un mot français –on dirait e-business en américain- et cette importation est un exemple d’une forme pure de franglais de distinction (d’ailleurs il est recommandé pour faire bien de prononcer i-commerce). Là où l’américain initial est innocent - il s’agit avant tout d’une flemme, mais le but est de se faire vite comprendre -, le franglais poursuit ici un but opposé : séparer le bon grain de ceux qui sont au courant de l’ivraie de ceux qui ignorent le terme. Ainsi, e-commerce, loin d’être une traduction, destinée à rapprocher celui qui s’exprime de celui qui l’écoute, est au contraire une démarche d’éloignement. Heureusement, cela ne marche pas très bien, et e-cash, e-money, e-credit n’ont pas eu les honneurs ici d’un équivalent. On s’obstine à dire monnaie électronique, ou, dans le pays de la carte à puce de Roland Moreno, argent tout court, tant il nous est naturel, plus que pour un américain, on l’oublie souvent, que l’argent soit virtuel. Mais le e américain, qui se prononce i, a été relayé par le i, qui là-bas se prononce aille. Aille comme « high » c’est-à-dire haut, et non ail. C’est Apple, avec l’iMac qui a lancé la mode l’an dernier. Mais on pourrait secouer quelques cartons poussiéreux pour exhumer le CD-I de Philips. Avec un i comme Interactif, mais aussi dans le cas du produit d’Apple, un i un peu mystérieux, qui fonctionne très bien comme un superlatif de e. A la toute fin du siècle, e-quelque chose est un peu démodé, un peu « eighties » ; i- est tendance. Ainsi Canal Plus lancera sa chaîne d’info : I-télévision (ici I comme infos), ou l’i-flash sur le site web. Apple double la mise avec l’iBook. Le i est le premier préfixe post-cyber. TendanceTrès forte à court terme. On s’arrêtera sans doute avant l’i-bougnat ou l’i-bordel, mais on peut miser sur l’i-mode, ou sur l’i-banque, et le meilleur est à venir. E- est en tout cas réservé à la baisse. DicoRien sur i- pour l’instant, même dans les pourtant alertes pages bleues du Dictionnaire Hachette Encyclopédique (« Les mots nouveaux du français vivant »). E-mail fait l’objet d’une divergence entre ce dernier dictionnaire, qui considère qu’e-mail est avant émail, et le Petit Larousse Illustré qui prône l’inverse. Chez ce dernier, le mot est apparu en 1997. |
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