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Sur le web, tout le monde veut faire un portail, puisqu'il s'agit d'un grand site web par lequel passent un très grand nombre d'internautes … pour aller ailleurs. On parlera ainsi d'un "portail pour les femmes", ou d'un "portail sports", pour désigner un site web qui a de l'ambition. Ce terme né en 1998 aux Etats-Unis, sous la forme portal, vient à l'identique de l'ancien français portal (attesté en 1165) qui fut déformé en portail, nous dit le Dictionnaire Historique de la Langue Française d'Alain Rey, par suite d'une confusion née de la forme plurielle portaux. L'origine de l'expression est à chercher dans la prose des experts qui, autour de la bourse de New-York, analysent les déploiements de la "nouvelle économie". A partir de 1997, au plus fort de la rivalité entre les browsers de Netscape et de Microsoft, ils donnèrent un nom aux sites les plus fréquentés de l'époque, et, version moderne des "vertus dormitives de l'opium", expliquèrent leur succès par le fait que les internautes étaient un peu obligés de les fréquenter. En se connectant à Internet avec Netscape, on commençait par tomber sur le site Netcenter.com. Les utilisateurs mettant un certain temps pour modifier la page d'accueil de leur navigateur, et de toutes façons un nombre croissant de nouveaux arrivant chaque jour, il y avait, à un moment donné, toujours beaucoup de monde sur Netcenter. Ce site servait donc de porte d'entrée sur le web. Soit que le mot gate (porte) ait été un hommage trop direct au patron de Microsoft, soit que l'on se souvienne que portal avait une connotation emphatique (le portail d'une église, et, en anglais, d'un pont ou d'un grand monument), le terme fut employé pour désigner le premier site sur lequel l'internaute avait tendance à aller. Très vite, tout site à succès fut aussi qualifié de portail. Ainsi ceux des principaux moteurs de recherche (Yahoo), ceux des grands fournisseurs d'accès (Aol.com notamment) devinrent des portails. Comme cette acception basique aurait du englober les grands sites porno, il y eut des tentatives de rationalisation a posteriori de la définition. La meilleure tentative est celle de l'Office de la Langue Française, au Québec, sur son service "Le Signet": "Portail : site Web dont la page d'accueil propose, en plus d'un moteur de recherche, des hyperliens avec une foule d'informations et de services attractifs, qui est conçu pour guider les internautes et faciliter leur accès au réseau" . Mais, à Wall Street, la déconfiture de Netscape, les limites de toute notion tautologique, portèrent un coup précoce à la notion de portal qui fit place, en 1999, à celle de vortal : un "portail vertical", c'est-à-dire la même chose qu'avant (un gros site) mais ici organisé autour d'un centre d'intérêt. Mais en français, vortail n'est pas possible, trop laid, la syllabe vort étant écrasée par sa présence dans avorter. TendanceEn voie de marginalisation chez les experts, le mot conserve cependant de l'énergie. On parle ainsi beaucoup de "portail multi-accès" pour désigner les futurs services d'accès au web par un téléphone portable ou un terminal de télévision numérique. DicoDans son édition 2000, le Petit Larousse Illustré signale le sens du mot, prenant de vitesse pour une fois les pages bleues du Hachette qui hésitent encore. |
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