![]() |
![]() ![]() |
![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() |
![]() ![]() |
![]() |
|
|
MPEG n'a sans doute pas une notoriété très assurée. C'est un peu comme ce nouveau voisin, aperçu dix fois dans l'escalier et parfois chez les commerçants du coin : il a l'air familier, il a l'air d'être là pour longtemps, il va falloir s'habituer à lui, mais en même temps on n'a pas été présenté et on ne connaît pas son nom. Pourtant le DVD, la télévision numérique, les fichiers de musique en MP3, tout cela c'est du MPEG. Bien sûr, la première fois qu'ils entendent ce nom, les Provençaux ou les Dauphinois comprennent immédiatement autre chose : "è'm' pègue", ça veut dire "elle me colle, elle me poisse". L'été, quand on transpire, on pègue, car la pègue, c'est au départ la poix. Mais il est difficile de faire un plus grand contresens, car MPEG signifie Moving Picture Experts Group, groupe d'experts en image animée. Fondé en 1988, ce groupement de chercheurs des plus grands laboratoires industriels développe les standards de compression numérique de l'audiovisuel qui ont permis l'essor du multimédia actuel. On trouvera son site à l'adresse www.cselt.stet.it/mpeg/. Mais comme tout comité, le MPEG ne sait pas inventer des noms. Ainsi, en novembre 1992, la technique qui a permis de diffuser de l'image animée sur les cd-roms, et sur les premières télévisions numériques américaines, a été baptisée MPEG1. Il s'agissait de faire passer une image de la qualité d'un magnétoscope VHS dans 1,5 mégabits par seconde. Le MPEG2, standard approuvé en novembre 94, a permis le DVD et la télévision numérique actuelle, avec une qualité et un débit bien supérieurs. Le MPEG3, lui, n'existe pas : il devait être un standard de télévision à haute définition, mais disons qu'il y a eu des scènes de ménage au sein du comité. Mais, piège pour une version très lointaine de "Questions pour un champion", ce qui existe beaucoup, c'est le MP3, format de compression du son, mais dont le nom complet devrait être MPEG1 layer 3, abrégé en MP3. Layer signifie couche, comme couche de peinture, mais ça n'aide pas. Dans le MPEG, il y a plusieurs façons de traiter le son, et le layer 3 est celle qui le comprime le plus, les layer 1 et 2, on l'aura deviné, étant plus encombrantes et permettant donc moins facilement de pirater des cd-audios. MPEG ne s'arrêtera pas en si bon chemin, et si on veut se donner le frisson des choses en cours, le MPEG4 est en train de permettre au web et à la télévision de vraiment fusionner (ce standard permet de faire passer de très bonnes images sur les réseaux de télécoms classiques). Tant qu'on y est MPEG s'attend à faire approuver MPEG7 en juillet 2001, et travaille sur MPEG…21. Derrière ces noms ésotériques se cache en fait la seule véritable percée technologique majeure depuis vingt ans dans le cyber. Tout le reste existait au moins depuis la fin des années soixante-dix. Mais on imaginait pas, ni à cette époque ni à la fin des années quatre-vingt, qu'on aurait un jour assez d'ingéniosité et de puissance de calcul à bon marché pour acheminer du cinéma via les réseaux interactifs grand publics. Faut-il regretter que cette dernière fée à se pencher sur le berceau du multimédia on-line n'ait pas un nom plus prononçable ? Au moins celui-ci ne peut-il être soupçonné de sortir d'une agence de communication branchée. Finalement, MPEG c'est le bio d'une civilisation d'ingénieurs. |
|
|
![]() |
Copyright 2000-2005 CLVE - Tous droits réservés |
![]() |