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Dans "L'Elixir du Docteur Doxey", Lucky Luke combat un charlatan dont le médicament miracle s'avère n'être que du pétrole. Mais aujourd'hui les Docteur Doxey de la nouvelle économie –demain on rase gratis en faisant des pertes- se heurtent surtout à un autre personnage de la BD belge, le prédicateur Philippulus, celui qui annonce à Tintin la fin du monde dans "L'étoile mystérieuse". Quand les prédicateurs ont assez éditorialisé sur le bug de l'an 2000, la chute de la bourse ou les pirates à l'assaut des sites de commerce électronique, c'est un virus informatique qui garantit la présence en Une de leurs sombres ruminations. Il est tentant, bien que sûrement inutile, de leur rappeler que s'il y a vraiment un truc ancien dans l'informatique, c'est le virus. Si ce dernier avait pu faire quoi que ce soit pour empêcher la croissance de Microsoft ou l'expansion des PC et des Macintosh, ça se saurait. Un virus est un programme non-désiré, capable de se reproduire, et souvent nuisible. Inventée pour perturber les gros systèmes militaires, l'idée figure dans la littérature populaire des années soixante, et en tout cas dans "When Harlie was one", un roman de science-fiction de 1972 de David Gerrold, un des scénaristes de Star Trek. A l'époque, la micro n'était qu'une idée. Le terme de virus informatique (computer virus) fut sans doute inventé par l'universitaire américain David Cohen en 1983, mais on trouvait déjà en 1980 un virus pour Apple 2 nommé "Elk Cloner". En 1986, avec "Brain" (cerveau), les virus accompagnèrent le succès des compatibles PC. En 1988, toutes les revues informatiques, mais aussi Time ou Fortune consacrent des dossiers aux virus. Et l'on crée dès 1990 à Hambourg l'Institut Européen de Recherche Contre les Virus Informatiques (EICAR). Depuis, le mot a détrôné celui de soucoupe volante au palmarès des générateurs d'âneries. Et il conserve sans doute une belle marge de progression, dirait un commentateur boursier. La palme d'or de cette année ira à ceux qui ont estimé les dégâts du virus "I love You" à 5 milliards de dollars. Mais passons, ce qui est intéressant ici, c'est le nom : le mot virus a été popularisé en informatique juste après la découverte du Sida. Virus est un mot latin qui n'est pas sans rapport avec la virilité (vir, l'homme au masculin), puisqu'il désignait le sperme, la semence des animaux et des végétaux. Il fit une piteuse entrée en médecine, au 16° siècle (Ambroise Paré), pour désigner le pus, puis par extension une source d'infection, et enfin au 19° siècle, le micro-organisme responsable du mal, notamment avec Pasteur. Ce mot a donc transporté, de la médecine à l'informatique, tout un contexte dans lequel il est parfois permis de se demander ce qui est pire : le mal où ceux qui en parlent ? DicoVirus est un mot commun à la plupart des langues européennes. Son sens informatique est entré au Petit Larousse Illustré au début des années quatre-vingt dix. |
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