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Un salon moderne, la nuit, est animé de lucioles rouges, vertes ou jaunes. Nos divers appareils électroniques ne s’éteignent jamais tout à fait. Ce sont les voyants du téléviseur, du magnétoscope, ou du répondeur. Dans la cuisine, les nouveaux réfrigérateurs, le four à micro-ondes, les machines à laver n’éteignent jamais non plus leur voyant. Un micro-ordinateur est entouré d’une constellation de voyants, ceux du modem, de l’imprimante, du disque dur quand il fonctionne, du moniteur. Ces voyants pourtant ne voient rien, ils sont au contraire faits pour être vus. Ces yeux aveugles (non-voyants en politiquement correct) témoignent d’un fonctionnement, ce sont les indices d’une vie électronique sans répit, des preuves que le courant passe. Les voitures, qui prouvent leur bonne marche de façon beaucoup plus physique, cantonnaient par conséquent les voyants à un rôle d’alerte : le voyant d’essence ne s’allume que s’il n’y a plus d’essence, de même que le voyant d’huile ou d’eau. Mais petit à petit les voitures deviennent des ordinateurs qui roulent, et les voyants, ces symbiotes du cyber, règnent de plus en plus dans l’habitacle. Cela a commencé il y a vingt ans par le voyant rouge des premiers antivols électroniques, mais le tableau de bord s’est depuis constellé de voyants dont la fonction n’est plus d’alerter, mais au contraire de rassurer : la climatisation veille, les ceintures sont attachées, les assistances électroniques sont branchées, roulez en paix. L’empire du principe de précaution consomme énormément de voyants. Ce contre-sens apparent, puisque les voyants ne voient rien, n’en est pourtant pas un. Le mot n’est pas seulement le participe présent du verbe voir, il désigne aussi depuis le XIII° siècle ce qui attire le regard, avec souvent une nuance péjorative : les femmes rangées des voitures trouvent facilement que les jeunes créatures arborent des tenues voyantes. Une couleur voyante ne sera pas non plus du meilleur goût bourgeois. Ainsi les Américains, qui se contentent prosaïquement de parler de lights (lumières), passent à côté d’un des charmes du cyber, certes un peu vulgaire, mais destiné à attiser le désir : si nos machines ont le mauvais goût d’attirer nos regards par des lumières criardes, c’est qu’elles veulent nous plaire et nous rassurer. Ce langage des lumières, aujourd’hui omniprésent, reste frustre, encore très proche de sa forme primitive : le feu vert-rouge-orange. La grammaire de base, avec des exceptions, tourne encore la plupart du temps autour de l’idée que tout va bien quand c’est vert, que le rouge nous alerte, et que la lumière continue est plus rassurante que celle qui clignote. Mais on assiste au développement d’un discours plus subtil : dans les autos, le groupe Volkswagen tente une communication monochrome (rouge chez Audi, bleue chez Volkswagen), le rouge continu se répand comme signe d’un fonctionnement latent (par exemple, enregistrement en cours sur un caméscope), on tente parfois des nuances entre l’orange et le jaune. La société de contrôle et de précaution a besoin d’un langage de voyants.


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