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Les pages d’un site web sont réalisées avec des logiciels dont la fonction de base est celle d’un éditeur HTML. Dans les années quatre-vingt, à l’époque de MS-DOS sur PC, on devait utiliser le sinistre Edlin, un « éditeur de ligne », pour corriger les instructions données au micro. La rugosité de cet éditeur a beaucoup contribué, par contraste, au prestige du Macintosh. L’édition dont il s’agit ici consiste à « préparer, établir et présenter le texte (de la page, de la ligne, du programme) en vue de sa publication ». C’est très exactement la définition de l’édition au 19° siècle. Mais il s’agit pourtant d’un anglicisme. Pourquoi ? Tout part du verbe latin edere (produire, mettre au jour), dont le participe passé est editus. En français, dès le 14° siècle, les rois, dont les discours ont force de loi, s’expriment par des édits. Il en reste quelque chose aujourd’hui quand on édicte une règle. Quand l’imprimerie permettra la diffusion de l’écrit, ce dernier s’appuiera sur le prestige royal pour appeler édition la noble activité de produire des textes. Mais le mot va recouvrir progressivement à la fois l’activité industrielle des éditeurs (Hachette, Gallimard, etc.), le travail de préparation des textes en vue de leur publication, et l’objet de cette publication (une édition rare des fables de La Fontaine). Le mot, passé en anglais entre-temps, n’y fera fortune que dans le second sens, la préparation des textes. Dans le monde anglo-saxon, un éditeur de livre est, plus logiquement, un publisher, quelqu’un qui publie. Quant à l’exemplaire d’un ouvrage, comme d’un magazine, c’est très prosaïquement une copy. Ce dernier mot a d’ailleurs tendance à revenir en français au sens d’exemplaire : « Infogrames a vendu deux millions de copies de V-Rally », sans doute une incitation au piratage… La plus grande logique de l’anglais dans ce domaine va être progressivement mais partiellement reconnue par le vocabulaire français. C’est d’abord Baudelaire qui importe éditorial en 1852. Dans la presse américaine en effet, le rédacteur en chef d’une publication s’appelle un editor. L’éditorial est alors l’article par lequel la direction du journal exprime une opinion. Le mot sera repris en français exactement dans ce sens, mais le rédacteur en chef ne viendra pas grossir les rangs des éditeurs. Au passage, les termes de « ligne éditoriale », de « responsabilité éditoriale » et plus tard le pléonasme des « contenus éditoriaux », tous bien connus des étudiants en communication, s’engouffreront dans la brèche ouverte par Baudelaire. Après l’écrit, c’est l’audiovisuel qui aura l’occasion d’agrandir cette brèche, mais qui ne la saisira pas. La France disputera en effet à l’Amérique l’invention du cinéma, et avec lui celle du montage des films. Mais si aux Etats-Unis on parlera d’editing, avec une jolie analogie entre l’image et le texte, nous resterons ici insensibles à cette audace. C’est donc l’informatique qui assurera le retour du sens « anglais » d’éditer, d’autant plus facilement que ce sens était à l’origine une invention française. Les anciens qui s’étonnent qu’on bricole des pages web à l’aide d’un concurrent de Gallimard, croiseront donc des nouveaux trouvant étrange qu’on s’obstine à publier des livres avec un concurrent de Dreamweaver.


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